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D’emblée, il crève l’affiche. Et l’écran. Lui, c’est Malony, petite teigne cabossée d’un Nord dont il porte toute la souffrance. Petite frappe dès la naissance. Mal né. Et c’est là le premier mérite de cette Tête haute d’Emmanuelle Bercot qui ouvre cette année le Festival de Cannes : aujourd’hui en France, sur la Croisette comme à Dunkerque, on ne naît pas égaux. Une fille-mère inconséquente, trop jeune ; quelques menus larcins ; un réservoir de violence pour maquiller maladroitement ses maux/mots –et taire ceux qui libèrent ; une sensibilité à fleur d’âme plus que de peau ; l’échec scolaire et très vite, au bout de ce couloir sans espoir, le bureau d’un juge pour enfants avec ses comparutions à répétition. Une routine bien rodée, véritable spirale de l’échec. Une réalité sociale dont on oublie trop souvent qu’elle crie sa rage sans jamais être entendue vraiment. Formidable de naturel, le jeune Rod Paradot ne nous épargne pas la sienne. Il excelle au contraire dans une composition aussi brute que frontale avec la caméra. La chance du débutant ? On peut bien sûr saluer la prestation d’acteur. S’étonner d’une telle maturité de jeu pour un si jeune premier rôle. On peut aussi se laisser emporter par cette spontanéité crue, ce maelstrom d’énergie bouillonnante que seule l’adolescence ose exprimer sans détour, sans chercher à jouer ni à calculer. Ce qui manque peut-être à Sara Forestier derrière le sourire édenté de cette mère larguée, immature, mal-aimée et mal aimante, désemparée surtout face aux tempétueux excès de ce fils qu’elle chérit en pointillés. Qu’importe. L’intention est là, qui raconte ces bouts de vies brisées avec virtuosité, au plus près des acteurs. Ce rapport quasi-incestueux entre la mère et le fils, véritable rodéo amoureux d’un « suis-moi je te fuis, fuis-moi je te suis » ; l’absence du père ; la tendresse ébréchée d’un éducateur en pleine débâcle -Benoît Magimel, superbe, tout en délicates nuances ; la découverte irradiante de l’amour, forcément brut lui aussi. La vocation d’un magistrat acharné, porté par la présence magnifique d’une Catherine Deneuve éblouissante de justesse. Oui, chacun est à sa place dans cette histoire sans temps morts et sans guimauve, sans pathos non plus. Où l’humain se donne à voir tel qu’en lui-même. Avec toutes les parts d’ombres insondables et d’errances qui l’habitent. Avec toute la force des ressources qui ouvrent à celle de sa rédemption. Foncez tête baissée voir cette bouleversante Tête haute.

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